Aubrey Fleming est une jeune américaine destinée à un brillant avenir. Belle, riche, promise à de brillantes études de littérature, vierge et désirant le rester, elle possède le visage parfait que l’Amérique aime voir dans ses rejetons. Mais cette petite vie champêtre va vite tourner au cauchemar lorsque Aubrey va disparaître un soir de match, kidnappée par un mystérieux « blue-man », adepte des progénitures féminines de la région, qu’il aime à rendre amputées et sans vie à leurs parents.
D’un pitch de base assez classique, et malgré une figure people claquable à souhait en tête d’affiche (Lindsay Lohan herself), le jeune Silvertson arrive pourtant à retenir notre attention pendant le premier tiers du film. Il faut dire aussi que niveau emballage, il y a mis le paquet le père Silvertson. Figures stylistiques Lynchiennes en matière de photographie et de mise en scène, et influences Hithcockiennes pour ce qui est de la mise en place scénaristique et de la place de la musique. Le réalisateur prend le temps de poser son intrigue et ses noeuds de mystères, jouant avec les codes couleurs et leur symbolisme, usant de procédés de montage et un découpage plutôt tortueux mais rien qui ne puisse être heurtant pour qui a vu du Richard Kelly par exemple. On a le léger arrière-goût, malheureusement trompeur, de naviguer dans les mêmes eaux qu’un Donnie Darko. Et on peut s’attendre donc, malgré le casting racoleur, à un petit thriller original et bien présenté.
Erreur. L’odeur de moisi commence à titiller les narines, quand la caméra s’attarde sur une scène digne des pires torture-flick de ces dernières années. Parfaitement inutile scénaristiquement et parfaitement racoleuse, elle casse complètement l’atmosphère lentement institué depuis le début du métrage. On sent ici complètement l’utilisation purement marketing du sanglant. Et malheureusement, plus le temps passe et plus on désespère de recoller aux premières bonnes impressions suscitées. Les scènes multiples où Lohan se tortille dans le but de faire monter en pression la libido du jeune pubère, l’utilisation du bleu (ou du rouge) à la truelle sur chaque plan, l’insertion de personnages qui n’ont d’utilité scénaristique que leur « gueule »… Tout ça pour finir avec un climax scénaristique, qui aurait pu avoir le mérite de bien fonctionner, si il n’avait pas été traité avec une telle désinvolture et une telle fainéantise. Quant au « boogeyman » de fin, il est finalement ridicule au possible, perdant au même titre que le film tout son attrait mystérieux pour devenir un énième thriller insipide.
Au final, I know who killed me est un peu à l’image du mobilier moderne. Très tendance sur papier, jolie à regarder dans la vitrine, mais parfaitement inutile et inadapté. Un bel emballage de forme et visuel, qui en devient rédhibitoire tant la substance même du film est inexistante.
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